Madersa

Madersa et Mausolées

La Casbah compte quelques medersas dont la plus connue est la medersa Thaâlibiyya. Elle est bâtie en 1904 sous l’administration du gouverneur Charles Jonnart, qui fait la promotion du style néo-mauresque, appelé parfois « style Jonnart ». Ce style est aussi celui de nombreux bâtiments de l’époque, comme la Grande Poste d’Alger et la Gare d’Oran. La medersa est construite pour rendre hommage au célèbre théologien maghrébin du xive siècle, Sidi Abderrahmane, considéré comme le saint patron de la ville d’Alger. La Casbah comptait quatre-vingt zaouïas et medersas avant la colonisation, dont la plupart ne sont plus en service ou sont devenues mosquées comme la zaouïa de Sidi M’hamed Cherif.

La Casbah comporte plusieurs figures maraboutiques parmi lesquelles Sidi Brahim, protecteur de la mer, dont le tombeau est dans l’amirauté ; Sidi M’hamed Chérif, dont la fontaine est réputée ; Sidi H’lal, saint de Bab el Oued et Sidi Bouguedour considéré comme le « chef des marabouts ». Les mausolées de Sidi Hlal, Sidi boudgour et Sidi Aberrahmene ainsi que la mosquée de Sidi M’hamed Cherif sont en cours de restauration.

La medersa Thaâlibiyya est bâtie à proximité du tombeau de Sidi Abderrahmane. Le mausolée autour de ce tombeau est érigé au xviie siècle, et reçoit la visite de la reine Victoria qui, touchée par la grâce des lieux, fait don de lustres en cristal qui ornent toujours le tombeau. Sidi Abderrahmane est considéré comme le saint patron d’Alger et son mausolée est richement orné avec des versets du Coran caligraphiés sur les murs.

Ce mausolée, avec sa mosquée dotée d’un cimetière extérieur, occupe ainsi une double fonction : religieuse et funéraire. On y retrouve aussi la tombes de Sidi Ouali, saint venu d’orient et dont la légende raconte qu’il aurait déchaîné la mer contre les navires de Charles Quint lors du siège d’Alger (1541). Le cimetière abrite aussi des personnalités comme les saints Walî Dada, Sidi Mansour ben Mohamed ben Salîm et Sidi ‘Abd Allah, des souverains de la régence d’Alger comme Ahmed Bey de Constantine et les dey Moustapha Pacha et Omar Pacha mais aussi des figures populaires comme l’écrivain Mohamed Bencheneb (1869-1929) et l’illustre miniaturiste enlumineur Mohamed Racim (1896-1975).