Culture

Patrimoine ecrit

La ville d’Alger possède un patrimoine écrit historique important. Au xixe siècle, la ville comporte plusieurs collections provenant de mosquées, de zaouïas et de particuliers. L’ensemble du patrimoine littéraire a été affecté, à l’image des édifices, par les transformations et démolitions de l’époque coloniale. C’est durant cette période que naissent des initiatives pour préserver et répertorier ce patrimoine. Adrien Berbrugger est à l’origine de la collection conservée à la bibliothèque d’Alger, fondée en 1836. Les manuscrits sont locaux ou étrangers (Égypte, Andalousie, Maroc, Turquie…) et traitent de domaines culturels ou scientifiques. En 1872, on a répertorié 866 volumes dans divers bibliothèques : celle de la grande mosquée Jamaa el Kebir, celle de Jamaa al-Jdid, celles de Sidi Ramdane et de Sidi Aberrahmane. Jamaa al Jdid abrite à l’époque 555 volumes, acquis grâce aux dons des deys d’Alger. Cet inventaire de 1872 permet de constater que Jamaa el Kebir, semble avoir perdu les deux tiers de sa collection de 1830. D’autres inventaires sont réalisés en 1907 et 1911. En 1909 parait le « catalogue de la grande mosquée d’Alger », dressé par Mohamed Bencheneb. La collection de cette mosquée comporte des ouvrages religieux, des exemplaires du Coran, des recueils de hadiths, des ouvrages traitant de la vie du prophète, du droit malékite ou hanéfite, de la théologie, de la morale et de la grammaire.

Un autre type de patrimoine écrit est le Tachrifat de la régence d’Alger ou « registre des choses nobles ». C’est un registre et une compilation de données administratives sur la Régence. En 1830, les registres trouvés dans le palais du dey et chez les principaux administrateurs sont déposés dans les archives arabes des domaines. Ces registres sont relatifs à la perception des impôts et à l’administration des biens du beylik et des corporations religieuses. On y retrouve, éparpillées, divers informations, relations de faits historiques ou d’événements remarquables, des règlements sur divers objets, des notes sur l’administration, sur les esclaves chrétiens et sur les tributs payés à la Régence par diverses nations. Le Tachrifat est l’un de ces recueils d’archives ; il est traduit au début de la période coloniale. L’ensemble de ces documents, issus de l’administration pré-coloniale, constitue le « fonds des archives de l’ancienne régence d’Alger » ; il est conservé aux archives algériennes dont le siège est hors de la Casbah. La bibliothèque nationale d’Algérie, comprenant les fonds anciens, est située dans des palais anciens avant de déménager, en 1954, hors de la Casbah ; l’ensemble des collections est conservé dans l’actuel bâtiment près du jardin du Hamma