casbah

casbah pendant la guerre d’Algerie

Au premier plan, la maison, située au 3 rue Caton, où fut arrêté Yacef Saadi par les parachutistes du  REPle 28 septembre 1957.

Maison mauresque en ruine

Ruines de la maison, située au 5 rue des Abderrames, qui a servi de cache à Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Petit Omar et Hamid Bouhmidi, après sa destruction par les parachutistes du 1 REP, le 8 octobre 1957.

Le mouvement nationaliste, qui se développe dans le pays aux débuts du xxe siècle, s’exacerbe dans les années 1950, amenant à la guerre d’Algérie. La Casbah est un des bastions des nationalistes.

En 1956, nouvellement élus par le « congrès de la Soummam », les membres du CEE (Comité de coordination et d’exécution), Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem, Saad Dahlab et Benyoucef Benkhedda, véritables dirigeants de la révolution, décident de s’établir dans la Casbah où ils pensent avoir une plus grande emprise sur les militants du FLN, de meilleures liaisons et surtout parce qu’ils sont persuadés que la capitale est propice à la clandestinité totale, avec ses planques, ses caches multiples, ses nombreux agents de liaison perdus dans la masse et les protections de toute sorte dont ils peuvent bénéficier. Siéger à Alger, c’est aussi être au cœur de l’Algérie et y pratiquer la guérilla urbaine, aussi importante à leurs yeux que les combats et les actions dans les djebels.

La Casbah est le lieu essentiel de la « bataille d’Alger » en 1957. Cette bataille voit Yacef Saadi, le chef de la Zone Autonome d’Alger (ZAA) et des indépendantistes, s’opposer à la 10 Division Parachutiste du général Massu. Sur le terrain, la « bataille » est remportée par l’armée française qui démantèle complètement les réseaux FLN et l’organisation politico-administrative de la Zone autonome d’Alger, en employant des méthodes qui sont ensuite systématisées : recherche du renseignement par tous les moyens, y compris la torture, puis, surtout à partir de juin 1957, retournement et manipulation des ralliés vêtus de bleus de chauffe, encadrement et contrôle de la population35. Les rues de la Casbah menant aux quartiers européens sont bouclées avec des barbelés et surveillées par la police et les zouaves36.

L’infiltration par le GRE du capitaine Léger du réseau de courriers de Yacef Saadi permet la localisation de ce dernier qui est capturé le 23 septembre 1957, au 3 rue Caton dans la Casbah. En octobre, c’est l’exécuteur du FLN, Ali la Pointe qui, cerné avec ses compagnons Hassiba Ben Bouali, Hamid Bouhmidi et Petit Omar au 5 rue des Abderrames, voit son refuge plastiqué par les parachutistes du 1er REP, dans une énorme explosion qui tue également dix-sept civils du voisinage dont quatre fillettes de quatre et cinq ans.

La Casbah est également concernée par les manifestations de décembre 1960, où la population algérienne descend dans les quartiers européens, puis par les manifestations populaires au moment de l’indépendance de l’Algérie.

 

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Après l’indépendance

 

La Casbah vue depuis la place des Martyrs ; au premier plan Jamaa al-Jdid.

À l’indépendance de l’Algérie, la Casbah va connaitre un exode, le départ des familles d’origine du quartier, les citadins ou beldiya, vers les appartements européens de Bab el Oued ou El Biar, plus spacieux. La Casbah devient un espace de spéculation et de transit où les habitants louent et sous-louent leurs possessions38. Les habitants d’origine sont alors remplacés par des ruraux dont le but est de quitter le quartier le plus vite possible, certains dégradant même volontairement l’habitat pour bénéficier d’un logement social neuf.

Durant les années 1990, décennie du terrorisme, la Casbah, à l’instar d’autres quartiers de la capitale, est un repère de militants islamistes. Cela s’ajoute aux problèmes quotidiens du quartier et à un certain malaise social dû à la marginalisation de la vieille ville. Le quartier est alors marqué par l’insécurité, les attentats et les opérations policières.

Les plans de restaurations se succèdent, sans succès, par manque de volonté politique. La Casbah devient vite un espace surpeuplé et vétuste qui ne retrouve pas son rôle central dans la ville d’Alger. Mais elle reste aussi, aux yeux de la population algérienne, un symbole de la lutte contre les injustices et un lieu de mémoire collective38. L’Unescoclasse la Casbah patrimoine mondial de l’humanité en 1992 et participe depuis à la préservation des lieux. Des associations locales et des habitants s’impliquent aussi dans la restauration des lieux et dans l’animation de la vie sociale. La citadelle qui surplombe le site est, elle, en cours de restauration avancée.